« Allez c’est pas la première fois qu’une porte nous résiste mon vieux, vas-y défonce là ! » Disais-je en pointant du doigt ce grand obstacle, le bras tendu au maximum.

Hé bien il n'avai pas mis dix plombes pour acquiescer et se mettre en position. Il se recula de quelque mètres et se mit à gratter le sol avec sa patte avant droite, comme il faisait toujours avant de charger. Il expira brièvement l’air de ses narines afin de reprendre son souffle puis là il fonça tête baissée et corne en avant vers le portail en fer. Ce dernier ne montra aucun signe de faiblesse.

Il refit les mêmes gestes mais cette fois-ci se prépara un peu plus longtemps. Il chargea et… toujours aucun succès. C’était vraiment du costaud ce machin ! Ce balourds persévéra avec une attaque furie sans que je le lui commande… vraiment je savais pas si je devais le féliciter pour sa persévérance ou le blâmer pour se la jouer perso. En tout cas il n’avait pas plus de succès qu’avant. Bon… réfléchissons… y aurai pas un système mécanique à actionner d’une façon purement logique ? Ptet’ même que l’accueil était ailleurs, mais s’il fallait commencer à chercher ce serait vraiment chiant…*BOUM* alors dans ce cas... *BOUM* il est possible que… *BOUM*

Voila qu’il commençait à devenir impatient et gesticulait en faisant trembler la terre avec ses pattes avant.  Comme toujours pour qu’il arrête son vacarme je lui mettais un bon coup de pied dans le flan gauche. Certes ça me faisait plus mal à moi qui avait l’impression de taper dans un rocher qu’à lui qui devait à peine sentir une chatouille mais bon tant pis, au moins il me faisait plus chier comme ça.

Je fouillais alors dans mon sac en forme de baluchon que je portais toujours de la main gauche et qui reposait sur mon dos au dessus de mon épaule. Je m’accroupis alors et me mis à chercher l’objet désiré. Quelle chance ! Il me restait un explosif ! Je le posais alors juste à côté du portail, je pris une allumette et…

« Euh Drillon... tout va sauter alors va voir ailleurs si j’y suis, à moins que tu veuilles avoir une grosse surprise dans quelques secondes si tu restes là » Il s’en alla quelques mètres plus loin.

Si je lui avais dis de s’écarter après avoir allumé la mèche, cet abruti serait resté là à réfléchir pendant 30 secondes avant de décamper. J’étais donc en train d’allumer la mèche. Je frottais l’allumette contre la boîte, puis l’approcha de la mèche. Le crépitement commença. Je pris vite mon sac et me réfugia derrière un rocher. Les cinq secondes passèrent et un énorme *BOUM * retentit, faisant écho dans les alentours. De la fumée avait voilé un moment l’entrée, mais je le vis bien... un trou s’était formé !

Vraiment ces explosifs étaient  géniaux !! Mais bon dommage que ce soit les derniers.

Je m’avançais un peu, l’entrée fumait encore un peu sans que je puisse percevoir l'intérieur du bâtiment. A ce moment précis je ne saurais dire pourquoi, mais je sentais un regard persistant sur moi, une pression inimaginable sur ma conscience. Puis je vis une silhouette…

Mais bien sûr c’était toujours plus fort que moi…

Alors ? Personne ne répondait ? Pourtant j'avais bien vu quelqu'un là à travers la fumée... et si ce quelqu'un n'était pas justement "quelque chose" ? J'allais le savoir dans un instant vu que je m'approchais un peu plus. Mauvaise idée puisque sans prévenir, j'entendis un énorme bruit suivit d'un jet de flamme monumental se diriger vers moi ! Par réflexe je mis mes mains sur la tête et m'allongea par terre de tout mon long. Là je pouvais bien dire que j'avais eu chaud dans les deux sens du terme. C'était surement une réponse à mon petit bonjour spécial, du coup on me répondait avec autant d'enthousiasme. Au moins on pouvait se rendre compte qu'ils déconnaient pas dans le coin. Je tournais la tête vers la droite, toujours allongé, voyant mon Rhinocorne au même endroit que tout à l'heure après avoir échappé à l'explosion. Vu le boucan provoqué par l'attaque je ne pouvais que gueuler pour l'appeler.

« DRILLON ! VIEN ME PROTEGER DUCON ! TU VOIS PAS QUE CHUIS DANS LA MERDE ?! »


Il avait alors soudain réagit en faisant les gros yeux, comme surpris par mon appel puis il chargea et se mit à mes côtés, bloquant par la même occasion l'attaque enflammée. Je me relevais alors doucement, puis levais légèrement la tête au dessus du Rhinocorne afin de zyeuter le spectacle. Le jet de flamme se répercutait sur la peau rocheuse du Pokémon Rhinoceros, dispersant les gerbes de flammes un peu partout. J'avais un peu de mal à garder les yeux ouvert tellement ça piquait à cause de la chaleur, mais à présent je pouvais apercevoir l'entrée bien distinctement sachant que la fumée s'était totalement dissipée. Il s'agissait bien d'un Pokémon, d'ailleurs je le connaissais bien celui là pour avoir grandi à Jotho. C'était un Feurisson qui avait l'air assez furax faut avouer.

Bon cette fois-ci fallait réfléchir à comment passer... oh et puis merde, la flemme...

« Vas-y Drillon, Charge sur ce rigolo !! »

Et alors qu'il se prenait à présent le jet de flamme sur la gueule, il se mit à charger droit devant. J'espérais que cela suffirait à attirer l'attention de l'autre zigoto. Pendant ce temps moi je pris sur la gauche, me dirigeant à l'extrémité gauche du trou formé par l'explosion. Je n'avais pas prêté attention si oui ou non Drillon avait réussi son coup, de toute façon il avait de quoi résister face au Pokémon feu, donc je n'avais pas de soucis à me faire pour lui, du moins physiquement, après mentalement c'était une autre histoire.

De mon côté j'avais emprunté un couloir qui menait... en fait j'en savais rien, je courrais sans vraiment savoir où je me dirigeais. Il y avait quelque porte donnant accès à des salles, surement des locaux de rangement ou autre. Si je devais parler au responsable du bâtiment en tout cas, le plus logique était de se diriger au point le plus haut... Dans ce cas il suffisait que je trouve des escaliers ou un autre moyen d'accéder aux étages supérieur.

Puis à force d'y penser je me disais qu'il aurait pu y avoir pas mal de sous-sol vu que ça ressemblait à une grotte. Boarf dans les sous-sol y a que de la marchandise à tous les coups, je verrais ça plus tard. Là il fallait que je cause au chef.

A chaque recoin je vérifiais qu'il n'y ai personne dans le coin, en fait bizarrement je n'avais rencontré aucun garde pour l'instant, ce qui me faisait douter de l'importance du site, pourtant y avait bien des caméras de surveillance qui tournait de droite à gauche. Ptet' que c'était désert après tout et que seuls des pokemons avaient investi l'endroit et en avait fait leur lieu de vie ?

Je me mis devant le champs de vision d'une des caméras, puis espérant que quelqu'un me voit je fis un petit coucou à ma façon... un doigt d'honneur bien entendu. Puis j'entendais que ça remuait pas mal du côté des deux Pokemons alors je continuais sur ma lancée. En tout cas c'était assez grand, ça allait être compliqué de s'y retrouver...

A mesure que j'avançais dans les couloirs je sentais une drôle d'odeur toujours plus forte. En tout cas tout ce que je pouvais dire c'est que ça sentait pas vraiment la rose, je m'approchais peut-être des toilettes après tout. J'entendais aussi ce bruit assez étrange comme si un liquide visqueux dégoulinait d'un tuyau et qu'il se répandait sur le sol. En tout cas je pouvais l'entendre assez distinctement comme un raisonnement dans tout le couloir et cela provenait d'en haut. Boarf rien d'alarmant après tout, en tout cas je me demandais bien ce que faisait Drillon de son côté...



 Il y a quelques minutes, devant l'entrée du QG...

"Rhinooooo rhino rhinocorne  !!!! Coooooooooooorne !!"
"Je vais te réduire en bouillie !!!! A l'attaaaaaaaaque !!"

Le bulldozer fonçait alors tête baissé vers l'hérisson de feu qui ne semblait pas être disposé à recevoir une telle masse rocheuse lancé à l'assaut sur sa pauvre carcasse organique. La ruée du Pokémon roche secouait alors la poussière derrière lui jusqu'à ce qu'il parvienne à atteindre son but... et...

*SBAM !!*

Sa tête heurta le mur en face de lui. Il se recula un peu laissant voir un enfoncement significatif sur le mur, provoqué par sa corne. Il recula un peu plus, cherchant du regard son ennemi, s'il l'avait touché ou non mais il se rendit compte assez tardivement qu'un brouillard épais s'était formé. A force de reculer sa patte arrière gauche s'enfonça dans le sol, ce qui le surpris pendant un instant. Il se remit alors d'aplomb et se retourna pour enfin apercevoir qu'un trou s'était formé dans le sol. Il plongea le museau dedans, puis renifla pendant un instant pour enfin s'apercevoir que l'odeur du Feurisson empestait dans le tunnel fraîchement creusé. Il frappa le sol de sa patte avant droite en signe de mécontentement, puis entreprit de s'infiltrer à son tour dans le QG, prenant la même direction que son maître au préalable.

En courant aussi vite qu'il pouvait dans les couloirs, et vu que le sol avait tendance à être glissant sous ses pattes, il se prenait chaque coin de mur, tentant à chaque reprise de freiner, mais toujours trop tard. Il n'adhérait pas assez bien au sol. Ses dérapages incontrôlés ne l’arrêtait pas pour autant dans sa course. Les chocs à chaque recoin était tellement gargantuesques qu'il en fit tomber une caméra du surveillance au sol. De là à savoir si elle fonctionnait toujours, il n'y avait qu'un pas.



 De retour avec Goldy

Ce bruit de tout à l'heure, je l'entendais bien plus distinctement, de même que cette odeur à retourner le cœur, c'était vraiment immonde. Intrigué par la chose, je m'arrêtais un moment pour observer les alentours. Je sentis alors une sorte de goutte me tomber dans les cheveux... il pleuvait ? Je mis alors ma main dans mes cheveux afin d'inspecter ce que c'était, puis je tombais sur une texture gluante, je me mis alors vite à examiner ma main, c'était effectivement gluant comme... comme... de la morve ! Je me risquais alors à lever la tête vers le haut quand je vis cet abominable spectacle. Une flaque marron violacée d'une origine semble-t-il plutôt inquiétante se profilait au dessus de moi. Je n'eu pas le temps de réagir alors que la grille d'aération se détacha, déversant sur moi ce flot incessant de substance poisseuse et abominablement dégueulasse sur ma poire, pour qu'enfin cette grosse masse vienne se jeter sur moi. Cette masse avec des bras et des yeux qui semblait prendre forme sous les traits d'un Grotadmorv dans toute sa... puanteur.

Ah quelle horreur ! En plus ce gus était tellement lourd qu'il m'avait plaqué au sol et que j'avais du mal à m'en défaire, en plus il collait de partout c'était absolument ignoble !!

"Sale gros tas ! Dégage de là ! Argh !! J'vais vomir si ça continue..."

C'était vraiment abominable et je me débattais dans tous les sens pour espérer m'en sortir, seulement plus je gigotais, plus cette substance dégoulinante m'emprisonnait de tout son être, visiblement attiré par moi comme venu me montrer son affection alors que ce machin était vraiment écœurant ! Ensuite je sentis quelque chose d'appuyé contre ma joue... c'était quoi encore ? Je tournais les yeux vers l'objet de ma curiosité, il s'agissait du feurisson de tout à l'heure qui me narguait en me tirant la langue.

"Toi je t'attrape j'te défonce ! Gnih ! dis-je tout en essayant de tendre mon bras vers l'avorton sans succès vu qu'il était coincé par ce Pokémon putride. Si seulement j'étais pas aussi encombré par ce gros tas puant de mes deux, bordel de merde !"

Puis j'entendis des coups dans le mur, à plusieurs reprises. Intrigué, je levais la tête comme je pouvais, c'était pas simple avec cette masse visqueuse sur moi, essayez de vous mettre à ma place. Les coups furent de plus en plus audible et se rapprochaient de ma position. Une dernière secousse se fit entendre et je le vis enfin ! Ce taré de Drillon qui faisait un boucan pas possible lorsqu'il se pointait... bon il était là, tant mieux car j'avais vraiment besoin d'aide là. En tout cas je n'avais droit à aucun répit vu que le Grotadmorv me remis la tête bien bas pour plus que je ne puisse voir n'importe où ailleurs que le plafond ainsi que sa salle gueule de détritus. Bon alors comment faire... si je lui disais d'utiliser grimace pour attirer un peu l'attention des affreux jojos qui me collaient aux basques ce serait pas mal *PADAM PADAM*... en même temps c'était pas sûr que ça fonctionne... *PADAM PADAM*... et puis si je connaissais un peu mieux ses attaques ce serait déjà un bon point... *PADAM PADAM* d'ailleurs... c'était quoi ce bruit depuis tout à l'heure ? Oh non c'est pas vrai...

"Mais espèce d'abruti me fonce pas dessus ! Tu vois pas que je suis là !?"

Et bien visiblement non, ou du moins si puisque le choc que je m'étais pris semblait assez soft, il avait surement ralenti au son de ma voix, sauf que l'élan était là et... putain que ça faisait un mal de chien ! Il m'avait cogné et j'avais atterris deux mètres plus loin. Toutefois je me sentis alors plus léger et plus propre, de même que mes narines pouvaient profiter d'un air sain. En effet le Grotadmorv n'était plus sur moi et le feurisson non plus n'était plus à proximité même s'ils étaient encore dans les parages, l'assaut du Rhinocorne avait pu les faire sortir de je ne sais quelle façon. Tant mieux ! Ceci fait je me relevais tant bien que mal, parce qu'un coup de rocher dans la gueule ça pique un peu tout de même !

"Allez dépêche-toi Drillon je vais monter sur ton dos et on va se trouver la personne qui s'occupe de cet endroit"

Il vint à proximité de moi, je le chevauchais alors sans plus tarder... c'était pas le confort qui était un avantage sur ce Pokémon en tout cas, surtout avec ces écailles assez pointues... ça faisait surtout mal au niveau de l'entre-jambe, mais bon tant pis fallait bien s'adapter juste un moment. Avec ma monture nous parcourions alors les couloirs, prenant par la droite - avec un formidable dérapage non contrôlé de ce balourd qui fit crisser le sol, provoquant un son aiguë très inconfortable. Je pu enfin apercevoir une porte qui se démarquait des autres, avec un système de protection électronique. Je fis alors ralentir mon Rhinocorne et descendit de son dos.

"Toi tu bouges pas de là et tu surveilles les environs O.K ? Et n'oublie pas les plafonds, y a ptet encore cette saleté de goo infecte qui peut débarquer à tout moment."

Il s’exécuta alors, faisant dos à moi pour assurer mes arrières, balançant tantôt la tête à gauche puis à droite, quelque fois aussi vers le haut. Il avait l'air de bien assurer sa position en tout cas. Moi par contre j'avais en face de moi cette porte sans clef avec à côté un tableau comportant des boutons de 1 à 9 ainsi qu'un bouton de validation. J'essayais alors plusieurs combinaison comme 666 ou encore 69, à chaque fois l'écran digital rectangulaire au dessus des touches m'affichait un beau message en rouge : Accès refusé !

J'étais un peu paniqué, surtout à l'idée d'avoir de nouveau dans les parages cette abominable montagne de morve... ah vraiment je ne souhaite cette expérience à personne, il me tardait de prendre une sacrée bonne douche d'ailleurs.

Accès refusé !

"Rah mais pourquoi faut toujours que ce soit un truc compliqué lààààà !"

Je tapais du poing à trois reprises contre la porte en acier qui ne semblait pas vouloir coulisser pour me laisser passer. J'en étais sûr ! Je n'étais pas très loin du but ! Je le sentais ! Hé ! A propos de sentir, ça sentait pas bon... c'était l'odeur imprégnée dans mes vêtements qui était devenu insistante ou bien l'autre qui revenait ? Je fis volte face pour me mettre dos à la porte.

"Prépare-toi Drillon, ça sent pas bon tout ça..."